Author Archives: Rita Weerdenburg

Vineland souhaite la bienvenue aux membres inauguraux d’une nouvelle initiative pour l’innovation en matière d’écologisation urbaine

Le processus d’adhésion au consortium de recherche en horticulture urbaine à l’échelle de l’industrie est lancé

Nous annonçons le lancement du processus d’adhésion au nouveau consortium de recherche public-privé mis en place pour relever des enjeux communs en matière de paysage urbain. Les membres inauguraux de ce consortium sont Landscape Ontario, la principale association d’horticulteurs de la province, et Walker Industries, une entreprise pionnière au chapitre du travail avec les communautés pour bâtir un avenir durable.

Ce consortium est dirigé par le Centre de recherche et d’innovation de Vineland (Vineland) qui, depuis les dix dernières années, mène des recherches sur l’horticulture urbaine dans le cadre de son programme Greening the Landscape.

« Le Centre de recherche et d’innovation de Vineland travaille depuis longtemps avec des partenaires de tous les coins du pays pour soutenir l’aménagement et l’expansion des paysages urbains du Canada, et nous sommes heureux d’accueillir Landscape Ontario et Walker Industries comme membres de ce nouveau consortium, déclare M. Ian Potter, président-directeur général de Vineland. La pandémie de COVID-19 a rehaussé l’importance des espaces verts urbains disponibles et accessibles, et nous nous attendons à ce que ceux-ci occupent une place de premier ordre dans la planification et la conception urbaines futures. »

Le consortium dirigera la recherche sur l’écologisation urbaine en établissant des priorités qui reflètent les besoins du secteur et soutiennent sa réussite économique. Les membres du consortium auront également accès à une gamme d’autres avantages, comme l’accès à des possibilités de formation et de perfectionnement des compétences, à des données novatrices, à un réseau et à des connaissances émergentes.

« Il s’agit d’une occasion unique pour les acteurs du secteur de participer au lancement d’une initiative qui façonnera l’avenir de la recherche et de l’innovation en matière d’écologisation urbaine au Canada, affirme M. Tony DiGiovanni, directeur général de Landscape Ontario. Nous sommes impatients de travailler avec les nouveaux membres à la mise en place d’une approche coordonnée qui sera profitable à l’ensemble de la chaîne de valeur. »

« Nous sommes ravis de participer à ce consortium de recherche unique, déclare M. Geordie Walker, président de Walker Industries. Notre collaboration va de soi étant donné l’importance que nous accordons au respect de l’environnement et à l’innovation. L’infrastructure verte fait partie intégrante des collectivités durables et peut contribuer à la protection de l’environnement et de la santé humaine tout en offrant d’autres avantages sociaux et économiques, ajoute-t-il. Nous sommes impatients de travailler en collaboration à l’aménagement et à l’expansion des paysages urbains du Canada. »

Divers niveaux d’adhésion au consortium sont offerts à l’éventail des intervenants de la chaîne de valeur des arbres urbains, y compris les municipalités, les offices de protection de la nature, le gouvernement provincial, les organismes non gouvernementaux, les fournisseurs, les pépiniéristes, les paysagistes, les architectes, les associations professionnelles, les promoteurs et les consultants.

Vous pouvez obtenir de l’information sur le processus d’adhésion à l’adresse suivante : darby.mcgrath@vinelandresearch.com.

Application mécanisée d’auxiliaires en serre de plantes ornementales de grandes superficies

Par : Émilie Lemaire, agr., M. Sc., Chargée de projets, IQDHO

L’utilisation d’organismes bénéfiques pour lutter contre les ravageurs des cultures ornementales produites en serre se fait depuis plusieurs années dans des entreprises produisant sur de petites superficies. Toutefois, l’adoption de cette approche de lutte dans les entreprises de grandes superficies est freinée par le temps nécessaire pour introduire les prédateurs en les saupoudrant manuellement sur les cultures. Afin de réduire ce temps, des outils d’introduction mécaniques qui soufflent les agents de lutte biologiques sur la culture sont maintenant proposés aux producteurs québécois. Jusqu’à tout récemment, il n’avait pas été vérifié si ces outils blessaient ou même causaient la mort des prédateurs introduits. Pour vérifier ces éventualités, l’IQDHO a mis en place un projet ayant pour objectifs d’évaluer trois appareils : le souffleur Mini-Airbug de Koppert, un souffleur/aspirateur (Makita DUB182Z) adapté par la compagnie Plant Products pour l’introduction d’acariens prédateurs et un drone « Entobot » de l’entreprise Canopée initialement développé pour des lâchers de trichogrammes (petites guêpes parasites), utilisé sur des champs de maïs et des forêts.

La première année du projet, les essais ont eu lieu sur un plancher d’entrepôt. Les essais préliminaires avec le drone ont permis de constater que des ajustements importants seront nécessaires avant d’introduire des acariens prédateurs en serre avec cet appareil. Cette technique a donc été retirée du projet.

C’est Neoseiulus cucumeris, un acarien prédateur commercialisé dans un support de vermiculite qui a été choisi comme auxiliaire à tester. Cette espèce est la plus utilisée pour réprimer les thrips dans une très grande variété de cultures ornementales en serre et largement utilisée dans les cultures maraîchères. Les expériences ont démontré que les deux types d’applicateurs mécaniques testés n’affecteraient pas significativement la viabilité des prédateurs appliqués sur une surface plane, et ce, quelle que soit la distance à laquelle ils sont projetés. La deuxième année du projet, la viabilité des prédateurs a été évaluée après introduction sur des géraniums, des gerberas et des impatientes en serres commerciales de grandes superficies. Les résultats obtenus dans ces conditions de production indiquent qu’une introduction avec le Mini-Airbug et le souffleur à prédateurs Makita n’induit pas une mortalité supérieure à celle d’une introduction manuelle par saupoudrage. Une analyse économique sommaire a démontré que l’achat du Mini-Airbug ou d’un souffleur Makita peut rapidement être rentabilisé, car le temps d’introduction peut être réduit de 85 % avec ces appareils comparativement à l’introduction manuelle. Ces résultats auront certainement un grand impact sur l’adoption de la lutte biologique par les entreprises produisant des plantes ornementales sur de grandes superficies, et par le fait même, sur la réduction de l’utilisation d’insecticides et des risques associés.

« Ce projet a été réalisé dans le cadre du volet 4 du programme Prime-Vert – Appui au développement et au transfert de connaissances en agroenvironnement avec une aide financière du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation par l’entremise de la Stratégie phytosanitaire québécoise en agriculture 2011-2021. »

Pour plus de détails, consultez le rapport final du projet :

https://www.iqdho.com/images/stories/projets/IQDH-1-17-1868%20-%20Rapport%20final%202020%20VF.pdf

Lien vers la fiche synthèse du projet :

https://www.iqdho.com/images/stories/projets/IQDH-1-17-1868%20Fiche%20synthse%20VF.pdf

L’IQDHO tient à remercier les nombreux collaborateurs au projet : Anatis Bioprotection, Plant Products, Canopée, Koppert, La Ferme Grover Inc., Willy Haeck et fils Inc., Serres & Jardins Girouard Inc. et l’ITA de Saint-Hyacinthe.

Makita Predator Blower

Mini-Airbug

Quebec

Les mises à jour sur les recherches de l’ACHO en 2020 sont maintenant disponibles

collage of research reports

Chaque hiver, l’équipe de chercheurs de l’ACHO présente les résultats de ses plus récents projets de recherche dans le cadre d’une journée complète de webinaires. Les résumés des 10 projets appuyés par le programme Agri-science du Partenariat canadien pour l’agriculture d’Agriculture et Agroalimentaire Canada sont maintenant publiés sur le site Web Connexions ACHO. Cliquez sur l’onglet LA RECHERCHE au haut de la page ou ici pour voir l’exposé PowerPoint ou pour regarder l’enregistrement du webinaire.

Modifier les pratiques de production pour mieux lutter contre les ravageurs des plantes ornementales de serre

Si vous n’avez pu assister au webinaire présenté par la Dre Rose Buitenhuis intitulé « Modifier les pratiques de production pour mieux lutter contre les ravageurs des plantes ornementales de serre », vous pouvez maintenant voir l’enregistrement en ligne. Le webinaire est disponible en français et en anglais.

 

Des drones pour assister des producteurs de gazon

Auteure : Annie Christine Boucher, M. Sc., Chargée de projets, IQDHO

Depuis plusieurs années, la technologie des drones gagne en popularité et se développe dans de nombreux domaines : mission de sauvetage, échantillonnage de l’air, détection d’indicateurs de santé dans une foule (comme la toux ou la fièvre), etc. En agriculture, les drones sont utilisés entre autres pour améliorer la productivité soit pour identifier des zones moins productives dans les champs ou pour la prise de photos aériennes, pour produire des plans de nivellement ainsi que pour le lâcher d’insectes bénéfiques, etc.

L’IQDHO, en collaboration avec GEOGRID (entreprise de géomatique et cartographie par drone) et le Centre de géomatique du Québec, a réalisé un projet portant sur l’utilisation potentielle des drones comme méthode de surveillance phytosanitaire dans la production de gazon en plaques.

Les entreprises de production de gazon en plaques s’étendent sur de vastes superficies en champ. Comme cette production n’est pas une culture sarclée mécaniquement, elle nécessite des applications d’herbicides pour contrôler les mauvaises herbes et d’autres pesticides pour contrer les ennemis de culture. Pourtant, l’accès par véhicules motorisés doit être limité, excepté pour la tonte. On sait que le passage de machinerie lourde sur la culture peut provoquer une compaction du sol suffisante pour affecter négativement la croissance et la récolte des plaques de gazon. C’est ici que l’utilisation du drone aurait sa raison d’être, permettant de localiser les problèmes et les traitements.

Ce projet, d’une durée de deux ans, a permis d’optimiser les paramètres de vol pour la détection des mauvaises herbes et de l’agent phytopathogène causant la rouille du gazon. Il a été déterminé que l’imagerie visible (photos prises avec les couleurs naturelles) était mieux adaptée que les indices de végétation tirés de l’imagerie multispectrale (méthode de traitement des images qui permet d’estimer certains paramètres de la végétation) pour y parvenir. La rouille, principale maladie présente dans les gazonnières, a été observable à au moins 60 m de hauteur. Cependant, sur des photos, il n’a pas été possible de faire la différence entre la rouille et des zones de sécheresse. Quant aux adventices, il a été constaté que leur similarité spectrale avec le gazon rendait leur observation et leur identification très difficile. La hauteur de vol requise pour détecter les feuilles larges s’est située sous le 60 m, et à 20 m et moins pour les graminées. Toutefois, leur identification s’est avérée tout un défi, en fonction de la hauteur, de l’espèce d’adventices et du stade de la culture.

En conclusion, comme le drone doit voler à une altitude relativement basse pour bien identifier les problématiques phytosanitaires rencontrées en gazonnière, le coût associé à son utilisation est relativement élevé. Cependant, la technologie des drones est en constante évolution, et l’amélioration des différents capteurs pourrait éventuellement permettre d’atteindre cet objectif tout en diminuant le temps de vol requis. De plus, l’utilisation de cette technologie couplée à celle de la robotique pourrait s’avérer très intéressante pour réduire l’utilisation des pesticides. À suivre…

 

overhead shot of a farmers field
Orthomosaïque d’une parcelle de gazon. (Source: GEOGRID)

Une copie intégrale du rapport est disponible pour téléchargement ici.

YouTube video: Évaluation de l’utilisation de drones comme méthode de surveillance phytosanitaire en gazonnières

Ce projet a été réalisé grâce à l’aide financière du programme Prime-Vert 2013-2018, sous-volet 3.2 du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ). Pour plus de détails, consulter le rapport final du projet.

 

Atelier sur la détermination des priorités de recherche concernant la chaîne de valeur de la forêt urbaine

Le rapport sur les résultats est maintenant disponible

La demande croissante pour les solutions écologiques aux problèmes climatiques représente une formidable occasion pour l’ensemble de la chaîne de valeur des arbres urbains, y compris pour les pépiniéristes, les entrepreneurs paysagistes et les municipalités. Cette demande accrue a toutefois mis en évidence une sérieuse lacune quant à l’identification et la réalisation des études requises pour relever les nombreux problèmes environnementaux qui nuisent à la santé à long terme des forêts urbaines.

Le 9 février 2021, Vineland a tenu un atelier en mode virtuel portant sur la détermination des priorités de recherche concernant la chaîne de valeur de la forêt urbaine, avec l’appui du Programme canadien des priorités stratégiques de l’agriculture d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. L’atelier a été animé par James Allen de Creative Huddle et suivi par des intervenants de tous les secteurs de la chaîne de valeur de la forêt urbaine au Canada.

Les 50 participants à l’atelier virtuel provenaient de divers groupes d’intervenants, notamment de pépiniéristes, d’entrepreneurs paysagistes, d’architectes paysagistes et de concepteurs paysagistes, des municipalités, des associations de pépiniéristes et de paysagistes ainsi que des représentants de l’équipe du projet Vineland. L’objectif de l’atelier était de rassembler les acteurs de la chaîne de valeur afin d’identifier les priorités de recherche à court et à long terme et d’engager une discussion productive sur la façon dont le modèle du consortium de recherche Greening the Landscape nouvellement proposé peut fonctionner pour s’attaquer efficacement aux diverses priorités identifiées par les participants à l’atelier.

Les trois principales priorités de recherche identifiées à cette occasion sont les suivantes :

  1. Entretien des arbres pendant la période d’établissement;
  2. Normes visant les sols pour l’établissement des arbres;
  3. Santé des sols et gestion de l’enracinement en pépinière.

Pour obtenir un exemplaire du rapport Urban Tree Value Chain Priority Setting Workshop, cliquez sur ce lien ou visitez le site Web de Vineland Research and Innovation Centre : www.vinelandresearch.com

 

Le point sur la recherche visant à étudier le rôle pollinisateur des espèces végétales exotiques

bee on a plant

par Famke Alberts, Sarah Jandricic, Rodger Tschanz et Dr Al Sullivan

En collaboration avec Landscape Ontario, des chercheurs du MAAARO et de l’Université de Guelph ont mené un essai sur l’attirance des pollinisateurs présents en Ontario pour différentes espèces végétales. Cet essai visait en particulier à déterminer la place que pourraient occuper les végétaux non indigènes dans le paysage pollinisateur.  

Pendant trois ans, des chercheurs et des techniciens ont examiné 10 espèces de plantes exotiques fréquemment cultivées dans l’industrie de la floriculture en serre en Ontario et les ont directement comparées à 10 cultivars d’espèces indigènes ou « nativars ».

Des travaux antérieurs effectués à l’Université de Guelph (2016 et 2018) ont porté sur des espèces végétales individuelles, mais de nouvelles installations mises à disposition par Landscape Ontario en 2020 ont permis la plantation de planches complète et, ainsi, de reproduire plus fidèlement la situation d’un jardin de résidence privée.

outdoor test garden
Dispositif d’essai dans les installations de Landscape Ontario en 2020. Des parcelles constituées de plantes ornementales exotiques seulement (à l’avant-plan) ont été comparées à des parcelles de plantes indigènes (à l’arrière plan; avec tournesols). Quatre parcelles par catégorie de plantes (indigènes ou exotiques) ont été disposées en plan expérimental aléatoire.

Une première sélection de plantes a été réalisée à partir des variétés qui s’étaient révélées favorables aux pollinisateurs lors d’études antérieures dans les parcelles d’essai situées au Guelph Turfgrass Institute. Des facteurs tels que la hauteur, le caractère saisonnier ainsi que le type et la couleur des fleurs ont été considérés pour la sélection finale. Les espèces ornementales ont été plantées à une densité correspondant à la taille à maturité de chaque variété.

Des étudiants ont surveillé les parcelles pendant 30 minutes à la fois, ont compté les pollinisateurs qui sont venus les visiter et ont pris soin de noter les plantes préférées des insectes. Un pollinisateur n’était enregistré que s’il se posait sur une fleur et y restait pour récolter du nectar ou du pollen. Les sites ont été surveillés par temps suffisamment ensoleillé. Au total, les élèves ont enregistré plus de 70 heures d’observation.

Les données recueillies en 2020 ont révélé que les parcelles entièrement composées de plantes indigènes ont attiré un peu plus de pollinisateurs en général, bien que la différence ne soit pas significative. En moyenne, dans une parcelle mesurant 2 m x 4 m, le ou la propriétaire d’un jardin privé pourrait s’attendre à observer environ 58 pollinisateurs par heure dans un jardin composé uniquement de plantes indigènes, contre 48 pollinisateurs par heure dans un jardin entièrement exotique.

Un examen des données révèle qu’il est faux de croire que les pollinisateurs préfèrent généralement les plantes indigènes. Comme le montre la Figure 3, la préférence des pollinisateurs est parfois allée aux plantes indigènes, parfois aux espèces exotiques. Par exemple, Coreopsis a reçu plus de 900 visites de pollinisateurs dans notre essai de 2020, mais d’autres espèces indigènes comme Phlox et Guara n’ont été que peu attrayantes pour les pollinisateurs (du moins ceux que l’on trouve en Ontario), ayant enregistré au total moins de 90 visites chacune.

 

bar graph
Figure 3. Visites de pollinisateurs ventilées par guilde (ou groupe) de pollinisateurs. Les barres bleues indiquent les espèces végétales indigènes; les barres orange, les espèces végétales exotiques. Les espèces végétales qui ont reçu le plus de visites par une guilde de pollinisateurs sont listées.

Dans les deux catégories de plantes (indigènes et exotiques), les espèces végétales ayant reçu le plus grand nombre de visites de pollinisateurs ont eu tendance à attirer principalement des abeilles domestiques, des espèces d’abeilles indigènes ou les deux (Figure 3). Bien que les abeilles soient souvent considérées les pollinisateurs par excellence par les propriétaires de maison, elles ne sont pas les seules à contribuer à la réussite d’un jardin de pollinisateurs. Pour contribuer davantage à aider tous les pollinisateurs qui trouvent peu de sources de nourriture dans les zones urbaines, les jardins de pollinisateurs devraient soutenir autant de groupes différents (ou « guildes ») de pollinisateurs que possible. Par exemple, Argyranthemum n’a pas attiré beaucoup d’abeilles dans l’essai 2020, mais a attiré un plus grand nombre de syrphes et de coléoptères pollinisateurs que les autres plantes testées, ce qui en fait un candidat à ne pas négliger pour constituer un jardin soutenant à la fois l’abondance et la diversité des pollinisateurs.

Considérées dans leur ensemble, nos données suggèrent que les meilleurs jardins de pollinisateurs seraient probablement composés d’un mélange d’espèces végétales indigènes et exotiques. Cette liste des espèces remarquables a été dressée à partir des espèces et cultivars testés au cours de nos trois années de recherche. Bien que loin d’être exhaustive, cette liste constitue une bonne référence de départ pour tous ceux et celles qui souhaitent personnaliser leur jardin avec un mélange d’annuelles et de vivaces, indigènes et exotiques, favorables aux pollinisateurs.

Notons toutefois que les données montrent également que la variété choisie peut avoir un impact sur l’attirance des pollinisateurs. Les changements esthétiques que connaît une espèce végétale durant la phase reproductive, comme les variations des substances volatiles, de la quantité de pollen ou de nectar ou de la couleur perçue par l’insecte, peuvent également modifier les attributs attrayants pour les pollinisateurs. Ces connaissances ne sont pas nouvelles, puisque des publications antérieures ont montré que les pollinisateurs peuvent être attirés jusqu’à dix fois plus par une variété plutôt que par une autre. Cela peut expliquer en partie pourquoi certains de nos choix de plantes qui auraient dû être performantes ne l’ont pas été (par exemple, les nativars tels que Guara lindheimeri « Variegata Rose », Phlox paniculata « Purple Improved », Penstemon digitalis « Dakota Burgundy » et Heuchera villosa « Pinot Noir »).

Pour surmonter ces difficultés, les paysagistes et le personnel des jardineries peuvent recommander à leurs clients des cultivars spécifiques, tels que ceux inclus ici. Mais une autre solution consiste à recommander aux propriétaires de maison d’utiliser autant de plantes favorables aux pollinisateurs que possible – indigènes et exotiques – afin de maximiser leurs chances.

 

Efficacité de l’irrigation en pépinière : vers une approche plus durable

irrigated plants inside a hoophouse
Optimisation de l'irrigation des espèces de référence. Pépinière de l'Université Laval.
pic of a man
Dr Charles Goulet

Ayant fait l’objet d’abondants travaux de recherche, la culture en conteneurs dans les pépinières a beaucoup évolué au fil des ans, raison qui explique l’augmentation constante des catégories et des tailles de plantes cultivées en conteneurs. Bien que nous ayons également assisté à une amélioration correspondante des technologies d’irrigation au cours de cette même période, la complexité de la production en conteneurs en pépinière signifie que les pépiniéristes canadiens ont encore recours à des pratiques inefficaces d’irrigation par aspersion.

Le déplacement incessant des pots, rendu nécessaire par une foule de facteurs allant de la diminution des stocks pendant la saison des ventes aux exigences du stockage hivernal, ajoute aux coûts déjà supérieurs associés aux technologies plus efficaces d’irrigation au goutte-à-goutte. En outre, le manque d’automatisation en général des systèmes par aspersion signifie que la planification du régime d’arrosage repose principalement sur des intervalles d’irrigation minutés et des indices visuels. Dans ces conditions, l’arrosage risque d’être insuffisant ou excessif, deux situations potentiellement néfastes pour la croissance et la qualité des plantes. Et plus récemment, l’accès fiable à l’eau étant aussi devenu problématique pour de nombreux producteurs, la conservation de cette ressource se posecomme un enjeu de plus en plus important.

Le Dr Charles Goulet de l’Université Laval mène présentement un projet de recherche intitulé « Efficacité de l’irrigation en pépinière : vers une approche plus durable » (titre original : Irrigation efficiency in nurseries : towards a more sustainable approach) dont l’objectif est de permettre aux pépiniéristes d’optimiser leurs pratiques d’irrigation, c’est-à-dire de donner la bonne quantité d’eau, au bon moment, à la bonne plante. Ce projet est financé dans le cadre de la grappe « Accélérer l’innovation végétale verte au profit de l’environnement et de l’économie » par l’Alliance canadienne de l’horticulture ornementale (COHA-ACHO), des entreprises du secteur privé et le gouvernement du Canada par le biais du programme Agri-science du Partenariat canadien pour l’agriculture d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, une initiative fédérale-provinciale-territoriale.

Le projet actuel s’inscrit dans la continuité des travaux entrepris par le Dr Goulet dans le cadre de la grappe Cultivons l’avenir 2 (2013-2018) qui portaient sur l’utilisation de tensiomètres sans fil pour mesurer la quantité d’eau disponible pour les plantes et, consécutivement, élaborer un régime d’irrigation correspondant précisément aux besoins des végétaux. Cette technologie de pointe basée sur un interface Web sans fil a été jumelée à des systèmes d’irrigation au goutte-à-goutte, avec ou sans matelas capillaire. La consommation d’eau et la croissance des plantes ont été mesurées pour déterminer l’impact de chaque régime. Les chercheurs ont pu conclure que l’irrigation de précision a le potentiel de réduire de manière significative la consommation d’eau en pépinière, car les tensiomètres sans fil fournissent des données fiables pour guider les décisions relatives à la programmation de l’irrigation. De plus, la technologie sans fil offre une liberté opérationnelle considérable en permettant aux producteurs d’accéder facilement aux données.

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Optimisation de l’irrigation par automatisation sur le site de la pépinière commerciale.

Les besoins en eau d’une plante peuvent varier considérablement d’une espèce à l’autre, mais le suivi des besoins individuels à l’aide de tensiomètres serait à la fois compliqué et coûteux. Par conséquent, identifier les plantes aux besoins en eau similaires et les regrouper dans la pépinière est devenu un élément important du premier volet de ce projet de recherche. Pour faciliter la prise de décision sur les pratiques d’arrosage, telles que la fréquence et le volume d’eau, une série de plantes de référence représentant une bonne diversité d’exigences d’arrosage, ont été identifiées. En plus d’être un élément essentiel du processus de recherche, l’usage de références permet de regrouper les plantes selon leurs exigences culturales très spécifiques.

Les travaux initiaux ont été réalisés dans les installations de production de l’Université, où l’on s’est servi de tunnels pour atténuer autant que possible les impacts des événements météorologiques tels que la pluie, la température et le vent sur les données de recherche. Cependant, lorsque le projet a été transféré dans une pépinière commerciale, il s’est avéré nécessaire d’apporter plusieurs modifications à la conception générale du projet. L’utilisation de tensiomètres sans fil a fourni des données fiables à l’équipe de recherche et à celle de la pépinière, mais les difficultés associées aux facteurs météorologiques, en particulier le vent ou l’arrivée imminente d’une averse, ont finalement conduit les chercheurs à adopter une approche hybride pour la détermination des régimes d’irrigation. En définitive, la décision finale d’irriguer est revenue à l’équipe de production de la pépinière, guidée par les données fournies par les tensiomètres.

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Expérience sur le regroupement dans la pépinière de l’Université Laval.

Les données recueillies et les leçons tirées dans la première phase de ce projet de recherche ont largement influencé la conception de la phase actuelle et ses objectifs. Selon le Dr Goulet, « En raison des coûts, les pépiniéristes devront utiliser des systèmes d’irrigation par aspersion, mais la nécessité de gérer l’irrigation avec précision les amènera à tirer le maximum de leurs systèmes existants. Pour être vraiment efficaces en matière d’utilisation de l’eau, les différents régimes d’irrigation doivent être améliorés pour répondre aux exigences des espèces et du climat. »

Le premier objectif du projet actuel est d’améliorer la gestion de l’irrigation dans le contexte d’une pépinière au moyen de tensiomètres sans fil. Plus précisément, les travaux visent à optimiser l’utilisation des tensiomètres pour appuyer la pratique du regroupement. L’étude évaluera également l’influence du volume et de la fréquence des arrosages sur la croissance des plantes. Utiliser plusieurs espèces aux besoins en eau très différents en combinaison avec différents régimes d’irrigation (par exemple, en comparant différents volumes d’eau et différents intervalles d’irrigation) aidera les chercheurs à déterminer les quantités d’eau à donner ainsi que les effets sur la croissance des plantes. Des données plus précises seront recueillies au cours des deux premières années en menant l’expérience dans les installations de recherche de l’Université Laval, et les données obtenues seront utilisées pour déterminer les régimes d’irrigation à adopter quand les travaux seront transférés dans une pépinière commerciale.

field grown plants in pots
Mesure de la tension de l’eau du sol sur le site de la pépinière commerciale.

La recherche se poursuivra aussi dans le but de propager l’usage des pratiques de regroupement. Afin de répondre au mieux aux besoins d’arrosage très diversifiés du très large éventail d’espèces qui composent l’inventaire de la plupart des pépinières, le nombre d’espèces de référence sera augmenté. Selon le Dr Goulet, « Le processus de regroupement n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît, car les éléments qui influent sur la croissance globale des plantes comprennent des facteurs tels que la fréquence d’arrosage ainsi que la quantité d’eau donnée à chaque fois. Il ne suffit pas de regrouper les espèces en catégories de besoins en eau élevés, moyens et faibles. »

L’objectif du projet sera d’augmenter la liste des espèces de référence, qui passera des 10 espèces actuelles à un total de 15, et les recommandations de regroupement correspondantes passeront de 50 à 100 espèces. Afin d’assurer l’exactitude des données, cette composante du projet de recherche utilisera les installations des tunnels de l’Université Laval pour atténuer les impacts des événements météorologiques naturels.

shrubs growing in pots in an nursery
Optimisation de l’irrigation pour les espèces regroupées. Cette photo montre les matelas capillaires utilisés dans le projet de la grappe 2; ils ne font pas partie du projet actuel.

Pour réaliser son plein potentiel, l’irrigation de précision doit être soutenue par un solide procédé d’automatisation. Au cours des dernières années, de nombreux modèles intégrant diverses technologies d’optimisation du procédé d’irrigation ont été développés, et le troisième objectif de ce projet sera de déterminer les paramètres les plus utiles pour automatiser l’irrigation dans les pépinières commerciales. L’équipe de recherche évaluera si l’irrigation contrôlée par des mesures d’évapotranspiration donnera des résultats similaires à l’irrigation contrôlée par les tensiomètres sans fil de nouvelle génération. Le potentiel d’intégration de ces technologies fera aussi l’objet d’une analyse.

Toujours dans le but de fournir des recommandations pratiques pour une utilisation en pépinière commerciale, l’étude évaluera les différents paramètres qui pourraient être ajoutés au procédé d’automatisation à partir de données obtenues de sites météorologiques externes, notamment les prévisions de pluie quotidiennes, la vitesse du vent (pour retarder une irrigation prévue si le vent est trop fort) et les prévisions d’évapotranspiration. L’objectif final est de fournir aux pépiniéristes diverses options correspondant à leurs systèmes existants et à leurs ressources afin de les aider à acquérir de nouvelles technologies d’irrigation.

Weather station
Station météorologique utilisée pour l’automatisation de l’irrigation.

Gestion de la qualité des eaux de surface en horticulture ornementale

Gestion de la qualité des eaux de surface en horticulture ornementale

Enregistrement du webinaire maintenant disponible

Si vous n’avez pas pu assister au webinaire intitulé Gestion de la qualité des eaux de surface de la Dre Jeanine West (présenté en français par Julien Guertin (IQDHO)) et si vous souhaitez avoir l’opportunité de passer en revue la richesse des informations présentées, le tout est maintenant disponible pour consultation en ligne.

Pour voir la présentation Power Point, cliquez ici.

Pour le webinaire enregistré :

 

Faire un choix éclairé de pesticides en pépinière ornementale : un nouvel outil disponible

Outil disponible : « Affiche pesticides homologués en pépinière ornementale »

Par : Annie Christine Boucher, M. Sc., Chargée de projets, IQDHO

L’Institut québécois de l’horticulture ornementale (IQDHO) a récemment développé un outil afin de soutenir les producteurs en pépinière et en jardinerie, les horticulteurs dans les espaces verts municipaux et les conseillers en horticulture ornementale dans leur choix de traitements phytosanitaires. Disponible gratuitement sur le site d’Agri-Réseau, l’affiche des « Pesticides homologués en pépinière ornementale » collige de l’information sur l’entomofaune et la phytoprotection en pépinière (vivaces, arbustes et arbres ornementaux). Elle présente de nombreux renseignements utiles sur chaque produit (matière active, indice de risque pour la santé, indice de risque pour l’environnement, délai de réentrée, etc.), leur efficacité sur les différents ennemis des cultures ainsi que leurs impacts sur la faune auxiliaire.

Un besoin du secteur

Cet outil vient combler un besoin de centralisation de l’information pour le choix de pesticides afin de favoriser l’utilisation de la lutte intégrée pour le contrôle des maladies et des ravageurs en pépinière ornementale. En effet, des renseignements pertinents sur le sujet existent, mais sont morcelés en différentes sources. De plus, les conseillers et intervenants en pépinière ornementale notent depuis plusieurs années l’efficacité des différents produits utilisés au Québec. Ainsi, les données présentées proviennent d’une revue de littérature exhaustive des connaissances actuelles dans le domaine.

Efficacité sur les ennemis des cultures et toxicité sur les organismes utiles

L’affiche conçue par l’IQDHO se veut un outil simple et efficace qui collige de l’information à propos de l’effet des produits communément utilisés sur l’entomofaune des pépinières québécoises, tout en s’assurant de leur efficacité pour le problème ciblé (maladies et ravageurs). Ces renseignements sont présentés dans la fiche sous forme de cote d’efficacité (échelle numérique de 0 à 3) et de cote de toxicité (pas ou peu toxique, moyennement toxique et toxicité élevée). Au total, 39 insecticides, 29 fongicides et les nématodes entomopathogènes y sont présentés. Douze ravageurs d’importance ainsi que 11 maladies d’intérêt ont été choisis. Une sélection de sept insectes bénéfiques a été réalisée au sein des pollinisateurs, prédateurs et parasitoïdes. Ainsi, l’affiche permettra aux intervenants du milieu de s’assurer de l’efficacité du produit choisi tout en prenant en considération la sensibilité des insectes bénéfiques comme les pollinisateurs, prédateurs et parasitoïdes. L’adoption de telles pratiques phytosanitaires pourrait ainsi aider à réduire le nombre d’applications de pesticides requis, favoriser le maintien des populations d’organismes bénéfiques, et potentiellement diminuer les coûts de production.

L’affiche a été réalisée par l’IQDHO en collaboration avec le RAP pépinière ornementale en vertu du volet 4 du programme Prime-Vert 2013-2018 et a bénéficié d’une aide financière du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) par l’entremise de la Stratégie phytosanitaire québécoise en agriculture 2011-2021.

Pour obtenir un complément d’information à ce sujet, nous vous invitons à joindre Annie Christine Boucher, M. Sc., Chargée de projets, IQDHO (acboucher@iqdho.com)

Et consultez les liens suivant :

Rapport final  du projet :

https://www.iqdho.com/images/stories/pdf/Rapport_final%20Affiche%20Ppinire%20IQDHO.pdf

Fiche synthèse du projet :

https://www.iqdho.com/images/stories/pdf/Fiche%20synthse%20SPQA%20Affiche%20Pep%20IQDHO.pdf

Affiche :

https://www.iqdho.com/images/stories/pdf/Affiche%20pesticides%20ppinire%20IQDHO.pdf