Plantes favorables aux pollinisateurs. Plantes amies des abeilles. Plantes ayant un but précis. En faisant une recherche rapide sur Google avec l’un ou l’autre de ces groupes de mots, vous obtiendrez des listes de plantes et des conseils de jardinage en nombre quasiment illimité. Vous devez toutefois savoir que, trop souvent, ces listes et conseils s’appuient sur des données qui ne sont pas nécessairement fiables d’un point de vue scientifique et que, pour couronner le tout, les listes en question comprennent des espèces indigènes qui ne sont généralement pas offertes sur le marché.
Afin de permettre aux consommateurs d’obtenir des renseignements éclairés par l’entremise de leurs centres de jardinage, Sarah Jandricic, spécialiste du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO), et Famke Alberts, stagiaire d’été, ont entrepris un projet de recherche conçu pour répondre à la question : Les plantes non indigènes peuvent-elles être favorables aux pollinisateurs?
« Nous espérons que la réponse sera oui », explique Mme Jandricic. « Idéalement, nos résultats de recherche aideront les centres de jardinage à mieux tirer parti de cette nouvelle tendance. »
« L’esthétique demeure importante, ajoute Mme Alberts, mais la recherche auprès des consommateurs montre clairement que les milléniaux, qui dictent actuellement la nouvelle tendance, veulent des plantes ayant un but précis et paieront un prix fort pour les obtenir. »
Dans la continuité de deux années de recherche antérieures menées dans le jardin d’essais de l’Université de Guelph (qui n’est plus accessible depuis le printemps 2020), le projet se poursuivra sur le site de Landscape Ontario, à Milton. Les chercheurs se pencheront sur l’attractivité de huit plantes exotiques et de huit nativars pour une variété de pollinisateurs, y compris les papillons, les abeilles domestiques, les bourdons indigènes et une diversité de mouches et de coléoptères pollinisateurs.
La conception de l’expérience, explique Mme Alberts, comprend des assemblages ou des regroupements comportant l’un ou l’autre de deux types de végétaux – nativars et plantes exotiques – comme ceux qu’on pourrait voir sur les terrains de propriétaires de maisons. Huit espèces végétales de l’un ou l’autre type ont été repiquées sur des parcelles de 4 m sur 2 m (avec un espace d’environ 1 m sur 1 m pour chaque espèce végétale). Avec quatre parcelles de plantes indigènes et de plantes exotiques à surveiller, il y aura beaucoup de pollinisateurs à compter! Le jardin d’essais consacré à l’étude des pollinisateurs mesure 20 m sur 20 m au total et sera entouré d’une plate-bande expérimentale consacrée à l’essai de variétés. Mme Alberts et un autre stagiaire d’été du MAAARO visiteront le site les jours de beau temps pour observer et consigner les nombres et les types de pollinisateurs qui butinent les plantes. Leurs observations seront appuyées par des photographies et des vidéos, ce qui permettra d’identifier correctement tous les pollinisateurs, en particulier les abeilles indigènes de l’Ontario.
« À ce que je sache, il s’agit de la seule recherche du genre au Canada », explique Mme Jandricic. « Ce projet se rapproche beaucoup d’un projet de recherche similaire en cours à l’Université du Michigan et viendra l’appuyer. »
« Notre projet est le complément des travaux de recherche actuellement menés par les professeurs Sullivan et Saxena. Leur projet consiste à sélectionner de nouvelles plantes indigènes adaptées à la production commerciale qui pourraient être favorables aux pollinisateurs indigènes, tandis que notre projet consiste à identifier les plantes déjà disponibles sur le marché qui produisent le même effet », ajoute-t-elle.
L’équipe de recherche remercie sincèrement Landscape Ontario pour son soutien à ce projet. D’autres résultats du projet seront publiés dans les prochains numéros de Connexions ACHO.
Un merci tout particulier aux collaborateurs du projet :
Rodger Tschanz, gestionnaire du jardin d’essais, Université de Guelph
Alan Sullivan, professeur, Université de Guelph
Elsa Youngstead, professeure adjointe, Écologie appliquée, North Carolina State University (collabore à l’identification des abeilles à partir de photos ainsi qu’aux analyses statistiques)
Famke Alberts et Michael Boucher, stagiaires d’été du MAAARO (dans le cadre du programme Perspectives d’emplois d’été du MAAARO)

Sarah Jandricic

Famke Alberts