Intégration de la recherche de pointe au secteur canadien de la floriculture

Dans le cadre du projet de recherche, une expérience sur des chrysanthèmes consiste à évaluer l’incidence de taux d’engrais élevés ou faibles sur les populations de thrips des petits fruits.

La lutte contre les thrips et les aleurodes est une préoccupation constante pour les floriculteurs du monde entier. La recherche sur la maîtrise de ces insectes nuisibles si destructeurs malgré leur petitesse a toujours été une priorité pour le secteur en raison des pertes qu’ils occasionnent aux producteurs. Parallèlement à cela, la nécessité d’adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement a entraîné un changement important dans la manière dont les producteurs et les scientifiques décident des pratiques de gestion exemplaires à adopter en matière de lutte contre les ennemis des cultures en serre.

Le Vineland Research and Innovation Centre a été à l’avant-garde de la recherche dans le domaine de la lutte contre les insectes nuisibles aux cultures en serre. Dans le cadre du programme de recherche actuel de la grappe agroscientifique III dirigée par l’Alliance canadienne de l’horticulture ornementale (ACHO-COHA), l’équipe de recherche sur la floriculture en serre de Vineland poursuit les travaux qu’elle a entrepris dans le cadre des grappes I et II. Son nouveau projet axé porte sur la modification des pratiques culturales pour améliorer la santé végétale et l’efficience de la production dans le secteur de la floriculture.

Dans le cadre de ce projet, on poursuivra les travaux antérieurement réalisés par le Vineland sur la façon de diminuer les infestations par les insectes au stade de la multiplication au moyen de pratiques d’intervention précoce telles que le trempage des boutures. La portée des travaux de recherche en cours inclura la mise au point de pratiques exemplaires en matière de nutrition végétale et d’inoculation de biostimulants en vue d’optimiser la résistance des cultures aux organismes nuisibles. « Le principe est universel, mais aucune solution passe-partout n’existe, la combinaison intervention-nutrition-biostimulant étant étroitement associée à la culture et, conséquemment, aux pratiques de production, aux besoins en nutriments et au complexe plantes-insectes », a expliqué Rose Buitenhuis, responsable de l’équipe de recherche.

Le projet sera principalement axé sur le gerbera et le chrysanthème, deux cultures commercialement importantes, ainsi que sur les thrips et les aleurodes, deux principaux organismes nuisibles d’ordre économique.

L’équipe (de gauche à droite) – Ashley Summerfield, Nadine Gaskell, Christine Cock et Zelda Pieterse collent des boutures de chrysanthème pour réaliser une nouvelle expérience. Taro Saito est absent de la photo.

Le projet est simple dans sa facture, mais il nécessite la prise en considération de multiples facteurs qui y ajoutent de nombreuses couches de complexité. « Nos résultats de recherche offriront des avantages économiques aux producteurs – y compris une réduction de l’utilisation d’engrais, de la consommation d’eau et du recours aux régulateurs de croissance des plantes, mais les pratiques exemplaires que nous recommanderons devront aussi s’harmoniser aux pratiques de gestion intégrée standard », a déclaré Mme Buitenhuis.

Il conviendra également de tenir compte des considérations environnementales et de la nécessité pour le producteur de faire appel à un éventail de nouvelles technologies et pratiques pour réduire ses coûts de production sur un marché de plus en plus concurrentiel. Ainsi, les technologies d’éclairage DEL (diodes électroluminescentes) se sont révélées utiles pour améliorer la croissance des plantes, mais nous ne disposons que de peu de renseignements sur l’incidence qu’elles peuvent avoir sur les populations d’insectes et la manière dont les plantes réagissent aux moyens de lutte biologique.

La sélection végétale étant axée sur l’amélioration de la qualité marchande, c’est-à-dire les caractéristiques ornementales plutôt que la résistance aux organismes nuisibles, il incombe aux producteurs commerciaux, avec l’aide des scientifiques, de déterminer ce qu’ils peuvent faire pour combler les lacunes de la recherche actuelle en adaptant leurs pratiques de production, explique Sarah Jandricic. Et c’est là que les nouvelles avancées reposant sur le recours aux biostimulants ont un rôle à jouer. « Actuellement, les biostimulants sont utilisés par le secteur de la floriculture pour améliorer la durée de conservation des plantes et améliorer leur tolérance aux agents agresseurs présents au niveau du détail. Notre projet de recherche s’inscrit dans la suite logique des choses, celle qui consiste à examiner le rôle que jouent les biostimulants dans l’amélioration de la vigueur des plantes et la réduction de leur vulnérabilité aux dommages causés par les insectes. Bien que nos conclusions soient très préliminaires, nous avons recueilli des preuves solides à l’appui de la théorie selon laquelle l’utilisation de biostimulants peut aussi améliorer l’efficacité et la prévisibilité des pratiques de lutte biologique. »

L’équipe de recherche de Vineland a toujours eu pour objectif ultime d’obtenir des résultats transférables à l’industrie. « Le transfert des résultats de recherche du laboratoire à la serre commerciale ne se fait jamais sans heurt. Par nécessité, les environnements de recherche sont très contrôlés et stériles, contrairement à une serre commerciale en exploitation », a fait remarquer Michael Brownbridge.

Cet objectif ultime a donc été pris en considération dès le début du projet, à la phase de conception de la recherche. Les chercheurs du Vineland travaillent en étroite collaboration avec leurs partenaires commerciaux du secteur de la floriculture en serre, ce qui leur permet de connaître les pratiques qu’ils utilisent sur le terrain (substrats de culture, températures de croissance, schémas d’arrosage, stratégies de lutte antiparasitaire, etc.).

« En fin de compte, ce sont nos partenaires commerciaux et non les chercheurs ou les fabricants de nouveaux produits qui orientent notre méthodologie de recherche », a déclaré M. Brownbridge. « C’est principalement par l’entremise des témoignages de bouche à oreille que leur transmettent nos partenaires sur leurs succès et leurs échecs que d’autres producteurs finissent par adopter de nouvelles technologies. Chacun doit y trouver un avantage. L’avantage si progressif soit-il en général doit être suffisamment important pour qu’un producteur envisage de l’intégrer au portait global de sa production ».

Bien que ce projet en soit à ses balbutiements, les membres de l’équipe de recherche ont hâte de communiquer leurs résultats au secteur de la floriculture en serre. Consultez les liens ci‑dessous pour connaître nos mises à jour et les exposés de recherche et restez à l’affût de la rubrique Événements à venir du présent site Web pour obtenir les dernières nouvelles sur le webinaire de recherche de l’Alliance canadienne de l’horticulture ornementale (qui devrait être prêt à la mi-février 2020). Vous devrez être inscrits pour participer.

Présentation du webinaire (mars 2019)
Modifier les pratiques culturales pour améliorer la santé végétale et l’efficience de la production dans le secteur de la floriculture

Conférence canadienne sur les serres
Exposé de recherche
Vous êtes ce que vous mangez : le principe du régime minceur appliqué à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures

Organisme:  Vineland Research and Innovation Centre

Équipe de recherche:


Rose Buitenhuis, Ph. D., chercheuse scientifique, lutte biologique

Michael Brownbridge, Ph. D.


Sarah Jandricic, Ph. D., MAAARO, spécialiste de la floriculture en serre


Chevonne Dayboll, Ph. D., MAAARO, spécialiste de la floriculture en serre

Ce projet fait partie de la grappe Accélérer l’innovation végétale verte au profit de l’environnement et de l’économie et est financé par l’Alliance canadienne de l’horticulture ornementale (COHA-ACHO) et par le gouvernement du Canada dans le cadre du programme Agri-Science du Partenariat canadien pour l’agriculture.